L’écoulement anormal et abondant de larmes ou épiphora apparaissant rapidement après la naissance est le plus souvent dû à une imperforation lacrymonasale. 1% des jeunes enfants présente une obstruction unilatérale ou bilatérale des voies lacrymales. Celle-ci se manifeste par un larmoiement clair avec ou sans secrétions purulentes.
Les larmes sont produites par la glande lacrymale, s’étalent sur la surface de l’œil afin de lui permettre son bon fonctionnement puis viennent s’évacuer dans les voies lacrymales : canalicules lacrymales –> canal d’union –> sac lacrymal –> conduit lacrymo-nasal pour finir par s’évacuer dans le nez via la valve d’Hasner.
La « sténose » (l’obstacle) est située le plus souvent à la partie basse du canal lacrymo-nasal en regard de la valve d’Hasner qui présente un défaut de perméabilité.
Les sténoses sont plus rarement situées sur la partie haute des voies lacrymales vers les paupières (canalicule, canalicule commun ou sac lacrymal).
Quels sont les traitements envisagés ?
On peut proposer une simple surveillance avec lavage oculaire et collyre antiseptiques lorsque l’œil est sale, associée dans certains cas à des massage du sac lacrymal car les guérisons spontanées sont encore possibles jusqu’à l’âge d’un an.
Selon l’importance des symptômes, il peut être proposer un sondage des voies lacrymales à partir de 4-6 mois.
Cela consiste à aider la valve d’Hasner à se perméabiliser en réalisant un sondage à l’aide d’une canule métallique à bout mousse. Cette intervention ne nécessite pas d’anesthésie générale. Vous pouvez repartir avec votre enfant quelques minutes plus tard.
L’ensemble de ces traitement médicaux ou instrumentaux permettent la guérison dans environ 90 % des cas.
Dans les cas d’échec, il est proposé vers l’âge de 12 à 18 mois, un nouveau sondage associé à la mise en place d’une sonde en silicone transparente (intubation lacrymonasale) qui sera retirée en consultation 6 semaines après l’intervention, en consultation et sans douleur. Cette intervention nécessite une anesthésie générale.
Les résultats sont bons avec un taux d’efficacité de 95%.
Le larmoiement de l’adulte peut être de causes multiples.
Sténose lacrymonasale :
Le conduit permettant l’évacuation des larmes vers le nez est trop serré (sténose partielle) ou complètement bloqué (sténose complète).
Facteurs favorisants :
– Inflammation chronique de la zone environnante : sinusites, conjonctivites
– Traumatisme ou chirurgie ORL
Le larmoiement est souvent chronique et gênant. Le patient a besoin d’essuyer sa joue plusieurs fois par jour.
Le traitement proposé est une dacryocystorhinostomie (DCR) par voie externe cutanée ou par voie endonasale.
Elle consiste à réaliser une communication entre le sac lacrymal et la fosse nasale et ainsi permet de dévier l’obstacle situé plus bas en regard du conduit lacrymonasal.
Cette chirurgie est réalisée sous anesthésie générale.
Sténoses plus hautes situées en regard du canalicule commun ou des méats lacrymaux : ces anomalies pourront être traitées par différentes techniques chirurgicales : intubations mono ou bicanaliculaires ou encore pour certains cas par implantation d’un tube de Jones ou lacorhinostomie.
En effet, un œil irrité par une sécheresse, une inflammation, un corps étranger, une malposition des paupières ou des cils trichiasiques (direction anormale du cil frottant contre l’œil) peut engendrer un larmoiement réflexe.
Il est donc indispensable d’examiner l’ensemble des structures de l’œil afin d’identifier la ou les causes précises du larmoiement.
Centre Ophtalmologie Bruges
Clinique Terrefort à Bruges